© 2009 emet
 

Historique

 

 

 

 

 

Ils ont contribué pleinement à l’école : Ils ont la parole

 

 

Monsieur Amoyelle

Monsieur Bibas

 

Partenaire actif

 

Madame Marx

Photographies de l'Ecole Aquiba

l'école Aquiba qui ouvrit ses portes à la rentrée scolaire d'octobre 1948.

  1. Yvette Rosenfeld - 2. Alain Meyer - 3. Liliane Meyer - 4. Claude Rosenfeld
    5. Marlène Rosenfeld - 6. Harry Korn - 7.
    Neuville Goldmann -8. Marc Meyer
    9. Claire Banner - 10. Alain Claude Levy (za"l) - 11.
    Marcel Korn
    12. Oscar Goldmann - 13. Andrée Levy - 14. Sonia Reichart -15. (?)
    16. Simone Lemmel - 17.
    (?) - 18. ... Littmann - 19. Yaakov Levy

CLASSE de 6ème de l'école AQUIBA année Scolaire 1948/49
Isi ROSNER -Claudie LIEBERMANN -Jackie WEIL - Elie MARX-VOGEL - Neuville GOLDMANN – Adie MONNHEIT Harry KORN – Francine MOCH - Yvette MANNHEIMER – Monique SCHENKEL – Astrid BLUM – Mireille WEIL
Ruth SOMMER – Suzanne STRYKOWSKI – Jeanine STRYKOWSKI - Ruth WERTHEIMER - Claude ROSENFELD René JASNER – Mania RIEMER Françoise SIFERN – Le Directeur : M. Benno GROSS

 

Abraham Deutsch

1902 - 1992
par le grand rabbin Max Warschawski

Extrait de Echos-Unir

le G.R. Deutsch et le G.R. Warschawski

Il y a un an à peine, rares étaient les Strasbourgeois de passage à Jérusalem qui ne remontaient, Rehov Mendele, pour saluer le Grand Rabbin et Madame Deutsch, évoquer des souvenirs en s'étonnant de la vivacité d'esprit et de l'intérêt que portait à son Alsace natale le Grand Rabbin, alors presque nonagénaire.

Lorsque sa mémoire le trahissait parfois dans une "Michpo'hologie" compliquée, Madame Deutsch lui rappelait les personnes ou les événements qui couvraient près d'un demi-siècle de carrière rabbinique.

Quels mois, marqués par des défaillances de santé, ont suffi pour briser cette vitalité, et il y a quelques semaines, au moment où j'écris ces lignes, notre Maître quittait la Jérusalem où il avait vécu près de vingt-deux ans pour rejoindre, sur le mont des Oliviers, face à l'esplanade du Temple, sa Jérusalem céleste.

Professeur et Pédagogue

Les uns se souviennent du professeur de religion à Fustel-de-Coulanges ou au lycée de jeunes filles ; d'autres l'ont connu comme directeur du Talmud Torah à l'école de l'ancienne gare, puis à Schoepflin. Il savait provoquer -chose rare à cette époque- un dialogue confiant avec les jeunes, en pouvant aborder les questions les plus diverses. Et bien des parents n'approuvaient pas un enseignement qui allait jusqu'à soulever -oh, si peu en réalité !- des problèmes comme la sexualité avec leurs enfants.

Mais ce jeune rabbin, qui refusait qu'on l'appelle autrement que "Monsieur", réussit à s'attacher beaucoup d'adolescents des familles de la bourgeoisie juive de Strasbourg. Alors que d'autres enseignants faisaient lire à leurs élèves des textes qui leur paraissaient bien ennuyeux, le rabbin de Bischheim voulait étendre son enseignement au-delà de l'école. Il créa la J.J.St. (Jeunesse Juive de Strasbourg) où l'on se réunissait pour des conférences, des cercles d'études, des excursions. C'était le mouvement de jeunesse des sans-mouvements.

Pour les plus jeunes, le rabbin Deutsch ouvrait en été une colonie de vacances à St-Gervais. C'est là qu'il fut mobilisé en 1939, laissant à son épouse la charge de fermer la colonie et de rapatrier les enfants.

Nous sommes encore quelques-uns qui allions, le Shabath après-midi à Bischheim, rendre visite à notre Maître, écouter les cours qu'il y donnait et participer ensuite à la prière de Min'ha dans la synagogue centenaire qu'un bombardement détruira vers la fin de la guerre.

J'ai longuement insisté sur l'activité pédagogique et éducative du grand rabbin Deutsch, je pourrais en parler bien plus longuement, car il considérait cet aspect de son travail rabbinique comme essentiel : activer, amener les jeunes à aimer et à vivre le judaïsme était pour lui sa raison d'être.

Il déplorait le manque de livres valables pour l'enseignement religieux, le "catéchisme" d'alors. Il décidé de rédiger les cours qu'il donnait dans les lycées, et en fit le Manuel d'instruction religieuse, d'abord ronéotypé puis, après la guerre, enfin édité et que des générations d'élèves ont utilisé depuis.

Nous sommes nombreux encore à nous souvenir du professeur. Mais peu, par contre, à nous rappeler du rabbin qui, tout au long de sa carrière, depuis Sarre-Union en 1926 jusqu'à son départ de Strasbourg, plus de quarante années plus tard, n'a jamais interrompu les cours de Talmud, même aux moments les plus dangereux de la guerre, lorsqu'il se savait recherché par la milice ou la gestapo : il ne refusait aucun élève, quel que fût son niveau de connaissances, de son degré de pratique religieuse. Aussi parvient-il à persuader le Président Heiss d'ouvrir sous sa direction, à Limoges, le Petit Séminaire, en 1942, en pensant à l'après-guerre, et jeta ainsi les bases pour les futures écoles du judaïsme français et pour le recrutement de ses cadres rabbiniques.

Création de l'Ecole Aquiba

Les élèves qu'il a éduqués pendant de longues années, les disciples à qui il a fait partager sa passion de l'enseignement, ont soutenu plus tard le grand rabbin Deutsch dans la réalisation de ses projets. Lorsqu'il décide d'ouvrir l'école Aquiba en 1948, c'est un de ses élèves, Benno Gross qu'il chargea de la diriger. C'est à un autre de ses élèves qu'il demande de le seconder dans sa charge en lui confiant la direction de l'enseignement religieux et du Talmud Torah avant d'en faire son adjoint et…. Son successeur.

C'est encore l'éducateur qu'il a toujours été qui persuada Nephtali Grunewald, éditeur d'un Loua'h qui servit durant la guerre de lien entre les Juifs de la région de Limoges et de toute la zone sud, de prendre le risque de faire paraître le Bulletin de nos Communautés. Pendant de longues années, Abraham Deutsch, tous les quinze jours, transmettait son message aux Communautés comme éditorialiste de son bulletin.

Orthodoxie et ouverture

Tout le reste de l'activité de ce rabbin exceptionnel se comprend lorsque nous analysons ses réalisations dans le domaine de l'éducation : son ouverture envers tout l'éventail des fidèles de ses communautés, alors qu'il était lui-même rigoriste dans l'observance de la loi. Il aurait pu être rabbin d'une synagogue orthodoxe, mais il estimait que sa mission était de transmettre un judaïsme authentique à l'ensemble de la collectivité suite. S'il était ouvert au dialogue avec tout le monde, il était intransigeant dans l'observance des mitsvoth. Il n'accepta le poste de grand rabbin de Strasbourg qu'à condition que la communauté renon à l'orgue. Il exigea que la kasherouth soit contrôlée par un maître de la halaka (loi juive), et fit reconnaître dans le monde entier le label du Beth Dîn (tribunal religieux) de Strasbourg.

Comme grand rabbin de Strasbourg, Abraham Deutsch était en contact aussi bien avec ses homologues catholiques et protestants qu'avec les autorités civiles, régionales ou locales.

Il sut représenter le judaïsme dans tous les milieux avec dignité et souvent avec panache. Ses sermons, lors des manifestations patriotiques, étaient souvent très courageux, lorsque des communautés à travers le monde étaient menacées, ou lorsque l'existence d'Israël était en cause.

Il savait que le monde non-juif voyait en lui le porte-parole de sa communauté, et n'hésita jamais, surtout au cours de la guerre, à intervenir, au risque de sa liberté, pour aider à sauver un coreligionnaire en difficulté.

Je pourrais continuer longtemps encore à parler de celui que j'ai côtoyé pendant soixante ans. Mais les Juifs d'Alsace savent aussi bien que moi quelle personnalité était le grand rabbin Deutsch, et combien il a marqué le judaïsme de notre région. Pendant plus de vingt ans, il a vécu, à Jérusalem, une vie d'étude et de prière. Son départ nous peine tous. Il clôture l'existence d'un Maître qui sut être aussi un administrateur et un shtadlan (intercesseur), et qui a marqué son passage terrestre d'une manière durable. Le Rabbinat français a perdu avec le grand rabbin Deutsch un de ses maîtres et de ses guides.

La fondation et l'évolution de
l'école Aquiba de Strasbourg
(1948-1969)
par Jean DALTROFF
Extrait de l'Almanach du KKL Strasbourg, 5758-1998



L’Ecole Aquiba qui accueille plus de 600 élèves propose un enseignement de matières générales dans le cadre de son contrat d'association avec l'Etat et un enseignement de matières juives diversifié, adapté à toutes les tendances.

Seule école juive de l'Est de la France à assurer une scolarité de la 11eme à la Terminale, l'Ecole Aquiba a 50 ans comme l'État d'Israël. Cette coïncidence chronologique, n'est pas fortuite. La renaissance de l'Etat juif après la shoah, devait nécessairement s'accompagner d'une renaissance spirituelle. Il est vrai qu'en 1945, la collectivité juive française ne comptait plus que 200 000 personnes alors qu'elle atteignait 300 000 personnes en 1939 (1). Elle avait perdu plus d'un tiers de ses effectifs tant en raison des combats, des exécutions, des morts dans les camps d'internement et des victimes des déportations (76 000 déportés dont 2 500 survécurent).
Le rôle qui incombait aux organisations juives dans le relèvement du judaïsme français était fondamental. Cependant les dirigeants et les guides spirituels manquaient, les lieux de culte avaient été détruits ou endommagés, des communautés entières, essentiellement rurales avaient disparu (2). La paix retrouvée, l'aspiration majeure paraissait bien être de reprendre le cours de la vie normale là où il avait été abandonné en 1940. Ce qui était vrai des individus l'était aussi de la communauté constituée d'organisations de tous les types : cultuelles d'abord, culturelles, caritatives et politiques ensuite (3).

Dans ce contexte, le judaïsme traditionnel connaissait un renouveau surtout parmi la jeunesse. Des lieux de rencontre susceptibles d'approfondir la connaissance du judaïsme voyaient le jour. L'école Gilbert Bloch à Orsay favorisait le développement de l'enseignement philosophique juif. Des mouvements de jeunesse d'inspiration religieuse étaient créés. Se fondait aussi une presse juive ; une émission de radio, "Ecoute Israël" se mettait en place. L'Etat d'Israël créé le 14 mai 1948 devenait une donnée inséparable de l'identité juive en France.
On inaugurait également de nouveaux établissements différents des écoles consistoriales du début du siècle l'école Maïmonide à Paris, (fondée dès 1935 dirigée par Marc Cohn) et l'école Aquiba à Strasbourg.


La fondation de l'ECOLE AQUIBA (octobre 1948)

Bulletin de nos Communautés, n°17, 1948
La communauté juive de Strasbourg en 1945 avait payé un lourd tribut : près d'un millier de personnes avait disparu. Tous les rabbins de la ville avaient disparu soit en exil (les rabbins Runès et Victor Marx) soit en déportation (les rabbins Brunschwig et Hirschler). Pour les juifs qui revinrent s'installer à Strasbourg, le désastre était considérable d'autant plus que la synagogue du quai Kléber avait disparu. La reconstruction communautaire fut rendue possible par l'action conjuguée de la Commission administrative présidée par Edouard Bing, du Consistoire à la tête duquel se trouvait Lucien Cromback et du rabbinat dirigé à titre intérimaire jusqu'en avril 1947 par Abraham Deutsch (4). Son action fut primordiale dans la sphère du cultuel (organisation des premiers offices à la synagogue de la rue Kageneck, remise en marche du bain rituel) et dans le domaine socio-éducatif (abattage rituel, Société des Dames, le Vestiaire, le lancement du "Bulletin de nos Communautés", l'organisation de l'enseignement religieux ou talmud thora et la création de l'Ecole Aquiba).

La fondation de l'École Aquiba était "une réponse aux événements qui venaient de traumatiser la communauté juive jusqu'à l'ébranler dans ses fondements mêmes" (5) a pu écrire le Professeur Benno Gross, le Directeur de l'École Aquiba de 1948 à 1969 (6). II ne s'agissait plus de se contenter d'une simple restauration du passé. L'impératif prioritaire était de permettre aux générations futures d'apprendre à conférer une signification positive à leur différence et de comprendre le sens profond de la destinée juive. L'éducation juive devait retrouver les sources vivantes de l'étude (connaissance de l'hébreu, contact direct avec les textes de la Bible et du Talmud, commentaires littéraires et philosophiques) et les réalités des structures sociales de la communauté. L'école juive à plein-temps voulait ainsi répondre à ce double impératif.
C'est dans cette perspective que fut fondée, sous le patronage du Grand Rabbin Deutsch et sous la direction de Benjamin Gross, en octobre 1948, l'Ecole Aquiba, établissement primaire et secondaire (7). L'école, en ouvrant ses portes le jeudi 7 octobre à la classe de 7e et le jeudi 14 octobre pour les classes de 6e et au-dessus, comprenait 30 élèves dans ses locaux situés 9, rue du Fossé-des-Tanneurs à Strasbourg. Les différentes classes étaient mixtes. L'enseignement général était conforme aux programmes des collèges et lycées en section classique et moderne. L'école préparait aux différents examens d'Etat. Les matières juives étaient enseignées à raison de huit à dix heures par semaine (Hébreu moderne, Bible, éléments du Talmud, Histoire et Littérature juive, palestinographie)(8). L'Ecole Aquiba à ses débuts, rue du Fossé des Tanneurs. Au premier rang, au centre de la photo, Benno Gross, son directeur, et Abraham Deutsch, son fondateur. Photo d'époque, collection particulière.



Le développement de l'Ecole (1948-1953)

En moins d'une année, l'école Aquiba conquit sa place parmi les institutions juives d'Alsace-Lorraine. La rentrée des classes, en octobre 1949 vit plus que doubler le nombre des élèves. L'Ecole comprenait maintenant toutes les classes depuis la 9e jusqu'à la première. Une annexe fonctionnait pour les classes élémentaires de 10e' et 11e et le jardin d'enfants (Rabbin Brunschwig) et groupait à elle seule une cinquantaine d'élèves. Le but de l'Ecole était de permettre aux élèves de vivre une vie juive dans le sens des traditions en axant l'effort vers la création d'une atmosphère harmonieuse où l'enseignement général et l'enseignement juif se complétaient sans se heurter.

L'Ecole à ses débuts se heurtait à deux principaux problèmes :
1) les critiques contre la création de cet établissement ;
2) les locaux insuffisants pour les débuts d'une Ecole.

C'est que d'aucuns avaient cru devoir élever des protestations contre la fondation de cet établissement en prétendant qu'elle constituait un retour à l'idée du ghetto "qu'elle retrancherait un certain nombre de jeunes de la vie collective, dans le sens de la communauté française" (9). Les responsables de cette nouvelle école avaient répondu à ces critiques en insistant sur l'idée que l'école voulait revaloriser les études juives en les intensifiant, qu'elle préparait ses élèves à une appréciation plus juste des nécessités du judaïsme actuel et qu'elle allait devenir une pépinière de cadres.

Francis Potocki, professeur de mathématiques dans ses Souvenirs d'un professeur 1950-1957, souligne les difficultés matérielles auxquelles les professeurs et les élèves se heurtaient : "Durant les premières années de son existence, l'Ecole était installée dans un appartement dont la cuisine tenait lieu de laboratoire de physique, avec pour tout matériel d'expériences, quelques éprouvettes (...) ; le latin était enseigné dans un amphithéâtre original : la cage d'escalier ! Situation en or si l'on pense que d'autres cours se tenaient, qui dans un débarras, qui dans des salles aux murs troués et tout éclat de voix de la salle voisine était particulièrement malvenu. Les récréations, dans une ruelle sombre, consistaient à éviter d'être écrasé par les voitures qui s'aventuraient dans ces parages" (10).

Le bâtiment actuel de l'Ecole - © M. Rothé
Le compte-rendu de la distribution des prix (1949-1950) montrait le chemin parcouru en moins de 2 ans (11).
Dans la salle de la Moellerloge, les jeunes élèves de l'école récitèrent des poésies de Bialik et interprétèrent quelques scènes de Molière. Les jeunes filles présentèrent quelques danses puis le Grand Rabbin Deutsch prit la parole, insistant sur les efforts accomplis pour maintenir l'école juive moderne de Strasbourg, formulant le vœu que bientôt se présente le mécène qui puisse offrir à l'école Aquiba, le local correspondant à la place de cet établissement dans la vie juive strasbourgeoise ! Puis les grands élèves présentèrent "l'émission de Jérusalem", la revue des activités de l'école incluant la visite du président Weizmann. Après la lecture du palmarès, Benjamin Gross, le directeur de l'école, salua les personnalités présentes et félicita les brillants lauréats. Il souligna la valeur de l'instruction juive de l'établissement, qui "loin de constituer un empêchement pour le développement intellectuel de l'enfant, enrichit sa culture et lui permet de prendre sa véritable place dans la société". Enfin l'assistance eut droit à une démonstration sportive des élèves de la classe de 61 dirigés par Maître Roger, professeur d'éducation physique de l'Ecole.

En 1953, l'Ecole Aquiba comptait 150 élèves et 12 classes ; la nécessité de trouver un nouvel immeuble devenait une priorité absolue (12). Le comité de l'école engagea des négociations pour l'acquisition d'une villa au 9 quai Zorn. Ce comité était en concurrence avec le Consulat d'Allemagne. Mais comme le souligne Abraham Deutsch, le Président fondateur de l'Ecole, " il ne fut pas trop difficile de faire comprendre au vendeur que son choix devait aller de soi au lendemain de la guerre" (13).

Notes :
Doris Bensimon et Sergio Della Pergola : La population juive de France : socio - démographie et identité, Paris, The Instituts of Contemporary Jewry - CNRS, 1986, p. 35. Retour au texte.
Esther Benbassa : Histoire des Juifs de France, Paris, Le Seuil, "Coll. Points Histoire", 1997, pp.269 -270. Retour au texte.
Annette Wievorka : Les Juifs en France au lendemain de la guerre : état des lieux, in Archivesjuives, n° 28/1 1p1 semestre, 1995, p 9. Retour au texte.
Abraham Deutsch (Mulhouse 1902 - Jérusalem 1992). Rabbin de Bischheim en 1926. Directeur du talmud-thora, il s'occupa de l'office des jeunes à la synagogue du quai Kléber et mit sur pied la jeunesse juive de Strasbourg. Après la défaite de 1940 il mit en place à Limoges les structures nécessaires à la vie d'une communauté et fonda en 1943 le "Petit Séminaire israélite de Limoges" où furent formés les futurs cadres de la communauté de Strasbourg. Retour au texte.
Benno Gross, Le Judaïsme face aux défis du XXe siècle, in Tradition et modernité 1948 - 1988, Aquiba fête ses 40 ans, Strasbourg 1988 p.4. Retour au texte.
Les autres Directeurs furent Jean-Paul Amoyelle de 1969 à 1977, Jean Lévy 1977 à 1992 et Isaac Bibas depuis 1992. Retour au texte.
Bulletin de nos Communautés (par la suite B.d.n.C.) n° 18, vendredi 10 septembre 1948, Une école secondaire israélite à Strasbourg. II convient de souligner l'inauguration de l'École ORT rue Sellénick, le 4 mai 1947 marquant la renaissance de cette école de travail plus d'un an avant l'Ecole Aquiba. Retour au texte.
B.d.n.C, n° 25, vendredi 16/12/1949. Retour au texte.
B.d.n.C., n° 21, vendredi 29 octobre 1948 : Réflexions sur l'orientation professionnelle au début de l'année scolaire. Retour au texte.
Francis Potocki : 1950-1957 : Souvenirs d'un professeur, dans Tradition et modernité 1948-1988, p.9. Retour au texte.
B.d.n. C. n° 14 vendredi 21 juillet 1950, Distribution des prix à l'Ecole Aquiba, pp.9-10. Retour au texte.
B.d.n.C., n° 11, vendredi 28 mai 1954, l'Ecole Aquiba p.12. Retour au texte.
Aquiba fête ses 40 ans, revue citée, p.3. Retour au texte.
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La fondation et l'évolution de l'école Aquiba de Strasbourg (suite et fin)

L'Ecole Aquiba se structure (1954-1969)


Le Comité de l'Ecole venait donc de se rendre acquéreur d'un nouvel immeuble au quai Zorn, près des Contades. Le F.S.J.U. et un prêt de la Caisse d'Epargne permirent de pallier la défaillance des entreprises, pour l'achat des locaux. L'immeuble était spacieux, les salles vastes et claires. L'établissement était doté d'un mobilier scolaire neuf et moderne et d'un laboratoire pour les expériences de physique et de chimie. L'Ecole pouvait donc accueillir un plus grand nombre d'enfants que par le passé.

L'accroissement du nombre des élèves fut spectaculaire : 235 en 1955, 400 répartis en 17 classes en 1962 (de nombreux élèves originaires d'Algérie furent scolarisés d'où le dédoublement de certaines classes) (14), 450 élèves en 1964, plus de 600 en 1973 (15).

L'enseignement de l'Ecole Aquiba comprenait trente heures d'enseignement général et huit heures de matières juives par semaine. Un des caractères spécifiques de cet établissement résidait dans le fait que le professeur de philosophie était aussi le professeur d'hébreu et de Bible, le professeur de français et de latin enseignait également l'histoire juive.

Entre 1954 et 1969, l'Ecole Aquiba fut l'objet de très nombreuses visites :

  • Elle accueillit en février 1959 le Congrès pédagogique du Conseil pour l'Education et la Culture juive de France.
  • Elle reçut en mars 1959, Moche Sharet, ancien Premier ministre de l'Etat d'Israël (16).
  • Le Président du Congrès juif mondial, Nahoum Goldmann rencontra les jeunes de l'Ecole Aquiba en janvier 1960 (17).
  • Le vice-président de l'Alliance Israélite universelle, Jules Brunschwig, visitant toutes les classes en février 1961 s'intéressa de près à l'éducation (18).
  • Le "rabbin à la guitare", Schlomo Carlebach enthousiasma, cette même année l'ensemble des élèves par ses chants.

L'Ecole Aquiba fut le cadre d'expériences exceptionnelles. Ainsi en collaboration avec le Département de l'Education par la Thora, l'établissement prit l'initiative d'organiser un séminaire d'études en Israël de juin à octobre 1964 (19).
Après avoir suivi des cours intensifs d'hébreu, de thora, de guemara, quatre heures par jour à Yavné, les élèves de seconde se rendirent à Jérusalem en septembre, où ils passèrent, dans le cadre de la Ville Sainte, les fêtes de tichri. Un autre groupe de jeunes élèves passa un ou deux mois à la Yechiva de Montreux.

 

 

Mais les temps passaient, Benno Gross directeur de l'Ecole Aquiba depuis sa fondation avait quitté Strasbourg en août 1969 pour s'installer à Jérusalem. II y dirigeait une école technique de jeunes filles de près d'un millier d'élèves et enseignait également à l'Université de Bar Ilan (20).
C'est Jean-Paul Amoyelle qui lui succéda. A 35 ans ce père de sept enfants était un universitaire formé à la Sorbonne. Talmudiste, étudiant à Gateshead, il avait dirigé, tour à tour le Centre de Formation juive pédagogique de Tanger, le Collège Loubavitch de Casablanca et l'école juive de Sarcelles.
Avec en plus le départ à la retraite du Grand Rabbin Deutsch, une des plus belles pages de l'histoire de l'Ecole Aquiba s'achevait.

L'Ecole Aquiba a contribué à la richesse dans la diversité du patrimoine culturel national ainsi qu'à l'affirmation de la communauté juive à Strasbourg et en Alsace. Dans un contexte de destruction du judaïsme européen et de la naissance d'Israël, l'établissement dut surmonter d'énormes difficultés entre 1948 et 1953.
Son installation au quai Zorn lui permit de se structurer, de se développer, de lutter à sa manière contre l'assimilation et de préparer les élèves à assumer avec dignité leur future condition d'hommes et de femmes cultivés, conscients de leur judaïsme.

 

 

 

                            STRASBOURG: ECOLE AQUIBA 2007


Lycée d'Enseignement Général et Technologique : Établissement Privé

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2003    2004    2005    2006    2007   

Pour une meilleure compréhension et interprétation de ces tableaux, vous pouvez vous reporter aux exemples de la brochure explicative.

 

Taux de réussite au Bac par série

Taux

L

ES

S

STG

STI

STL

SMS

TMD

AAP

HOT

TOTAL

Brut

-

91

97

-

-

-

-

-

-

-

94

Attendu
(base acad.)

-

94

95

-

-

-

-

-

-

-

95

Attendu
(base France)

-

91

93

-

-

-

-

-

-

-

92

Présents

-

32

30

-

-

-

-

-

-

-

62

 

Taux d'accès de la Seconde et de la Première au Bac

Taux

Brut

Attendu (base acad.)

Attendu (base France)

Effectif à la rentrée
suivant la session du bac

 

Seconde

74

80

74

Seconde

48

Première

88

91

88

Première

58

 

Proportion de bacheliers parmi les sortants de ...

 

pour l'établissement

pour l'académie

pour la France

2nde, 1ère,
Terminale

76

77

71

Terminale

89

94

95

 

 

 

 © Fondation Emet

 

L’objectif de cette fondation est de donner les moyens pour agir en situation de crise, là où les gens en ont besoin, d'agir pour la liberté, pour la défense des droits de l'homme et pour un monde différent   en référence  à Rabbi   Aquiba  « Tu aimeras ton prochain comme toi même »

 

 

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